À partir de 2035, la vente de voitures neuves à essence sera rayée de la carte dans toute l’Union européenne. Cette décision, gravée dans le marbre depuis mars 2023, ne touche pas les véhicules qui roulent déjà, ni les modèles d’occasion qui continueront à changer de mains. Mais l’étau se resserre, lentement mais sûrement, sur le parc automobile tel que nous le connaissons.
Les grandes villes françaises n’attendent pas 2035 pour agir. Plusieurs métropoles ont déjà enclenché la vitesse supérieure en matière de restrictions dans les zones à faibles émissions. Crit’Air 4, 5, et les voitures qui n’entrent dans aucune catégorie voient leur accès restreint, parfois même interdit, selon des calendriers variables d’une agglomération à l’autre. Certaines professions et cas particuliers bénéficient encore de dérogations, mais le mouvement général ne laisse pas de doute : la circulation change de visage.
Voitures essence et diesel : ce que prévoit la réglementation européenne pour 2035
L’Europe a décidé d’avancer sans détour : à partir de 2035, il ne sera plus possible d’acheter une voiture neuve à moteur essence ou diesel. Après des mois de débats à Bruxelles, la ligne est claire : il s’agit de réduire drastiquement les émissions de CO₂ du secteur automobile, devenu l’un des piliers de la pollution atmosphérique sur le continent. Résultat : tous les véhicules thermiques, essence comme diesel, seront bannis du marché du neuf.
Mais cette interdiction ne signifie pas que les voitures déjà en circulation devront disparaître du jour au lendemain. Les modèles d’occasion à essence ou diesel resteront sur les routes, sauf si des lois nationales décident d’aller plus loin. Ce sont donc uniquement les véhicules neufs qui sont visés par le texte européen. Les constructeurs disposent encore d’un peu de temps pour s’adapter, mais la pression monte d’un cran dans toute la filière.
La France n’a pas attendu l’Europe pour amorcer ce virage. La loi Climat et Résilience, déjà en vigueur, prévoit une exclusion progressive de certains modèles des centres-villes, grâce au système des vignettes Crit’Air et à l’extension des zones à faibles émissions. Au niveau européen, le calendrier 2035 s’accompagne de dispositifs d’accompagnement pour les particuliers et les entreprises, histoire d’amortir le choc et d’éviter que la transition ne se fasse dans la douleur.
Dans cette nouvelle ère, seuls les véhicules électriques auront droit de cité parmi les voitures neuves. Les e-fuels, ces carburants synthétiques à bilan carbone neutre, pourraient aussi se faire une place, mais le débat reste vif. Ce qui est sûr, c’est que le cap est tracé, et que l’automobile européenne s’apprête à changer de visage.
Quelles conséquences concrètes pour les automobilistes et les entreprises en France ?
Pour les conducteurs et les professionnels, le terrain de jeu évolue rapidement. Dès 2030, les zones à faibles émissions (ZFE) se multiplient dans les grandes villes françaises. Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg et d’autres encore imposent un filtrage sévère, basé sur la vignette Crit’Air, qui classe les véhicules selon leur niveau de pollution. Résultat : les voitures Crit’Air 4 et 5, souvent des diesels anciens, sont progressivement bannies des centres urbains. Chacun doit alors réfléchir à son mode de déplacement, voire envisager de changer de véhicule.
La mise en place des ZFE relève de la compétence des collectivités. À chaque ville son calendrier, à chaque zone ses sanctions. À Paris, les véhicules Crit’Air 3 seront déjà persona non grata dès 2025. Ailleurs, l’échéance s’étale jusqu’à 2030. Pour les entreprises, et surtout celles qui dépendent d’une flotte de véhicules thermiques, l’heure est à la réorganisation, avec, à la clé, des coûts parfois conséquents.
Voici, concrètement, ce qui attend les automobilistes et les entreprises dans les prochaines années :
- De plus en plus de métropoles, plus de quarante en 2030, limitent l’accès aux véhicules Crit’Air 3, 4 et 5.
- Les contrevenants s’exposent à des sanctions financières, de plus en plus fréquentes et sévères.
- Le gouvernement mise sur les primes à la conversion et le bonus écologique pour encourager l’achat de véhicules moins polluants.
La dynamique est claire : pousser à l’achat de modèles plus propres, encourager l’électrique ou l’hybride, transformer en profondeur les habitudes de transport. Les professionnels du transport, du BTP, ou encore les artisans voient leurs usages quotidiens bouleversés. Les aides publiques sont là pour amortir le choc, mais la réalité varie énormément selon les régions et les ressources de chacun.
Zones à faibles émissions (ZFE) : des restrictions de circulation qui s’intensifient dès 2030
L’essor des ZFE bouleverse la carte urbaine française. À l’horizon 2030, les principales agglomérations durcissent le ton. Paris, Lyon, Marseille, Grenoble-Alpes Métropole, Strasbourg, Toulouse, Montpellier, Rouen, Bordeaux : toutes mettent en place des dispositifs pour restreindre, puis interdire, l’accès aux véhicules essence et diesel les plus anciens, selon leur classification Crit’Air.
En ligne de mire : les Crit’Air 3, 4 et 5, synonymes de motorisations vieillissantes et polluantes. Les conducteurs concernés devront s’adapter ou risquer l’amende. Les contrôles se multiplient, par vidéo-verbalisation ou patrouilles sur le terrain. Chaque ville avance à son rythme, parfois en devançant l’échéance de 2030 pour les secteurs les plus pollués.
Ces tendances se traduisent par plusieurs évolutions concrètes :
- À Paris, les Crit’Air 3 seront interdits dès 2025.
- À Lyon, Marseille et dans de nombreuses métropoles, le bannissement s’étale jusqu’à la fin de la décennie.
- De nouvelles ZFE voient le jour dans des villes moyennes, élargissant la portée des restrictions.
Peu à peu, les véhicules diesel et essence qui ne passent pas le filtre Crit’Air sont repoussés hors des centres-villes. La ZFE n’est plus une exception, elle devient la règle. Mais au-delà de la qualité de l’air, c’est la question de la mobilité quotidienne qui se pose, avec un impact direct sur le budget et les habitudes de millions de Français.
Quels véhicules sont concernés et comment anticiper les prochaines interdictions ?
Les premières cibles, ce sont les véhicules thermiques les plus anciens. Les Crit’Air 3, 4 et 5 regroupent la majorité des voitures essence et diesel mises en circulation avant 2011. Pour savoir si son véhicule risque d’être bloqué, il faut vérifier sa catégorie Crit’Air, basée sur l’année et le type de carburant.
Les ZFE tolèrent de moins en moins les modèles vieillissants. D’ici la fin de la décennie, même les Crit’Air 2 (essence après 2011, diesel après 2014) seront dans le viseur dans plusieurs villes. Les électriques et hybrides rechargeables (Crit’Air 0) échappent à ces contraintes. Quant aux hybrides non rechargeables, ils bénéficient d’un sursis, mais jusqu’à quand ? Les véhicules de collection disposent encore de dérogations, mais rien ne dit que ces privilèges dureront.
Pour limiter les mauvaises surprises, il devient indispensable d’anticiper : consultez la date de première mise en circulation de votre voiture, vérifiez la vignette Crit’Air, et, si besoin, envisagez un renouvellement pour un modèle électrique ou hybride récent. Les entreprises et les collectivités doivent aussi mettre à jour leur flotte, sous peine de sanctions, en surveillant de près l’évolution des règles locales. La mobilité urbaine change de rythme, portée par la loi mais aussi par le regard de la société.
À l’aube de 2035, la route ne sera plus la même. À chacun de prendre le virage, sous peine de rester sur le bord du chemin.


