Une teinte grise affiche un taux de sinistralité inférieur à celui d’un rouge vif, mais échappe rarement à la vigilance des voleurs. Les assureurs appliquent parfois une surprime discrète sur certaines couleurs, jugées plus exposées au vol ou aux accidents.
Les statistiques, pourtant, contredisent les idées reçues : quelques nuances peu populaires se révèlent, contre toute attente, bien plus sûres que les classiques blancs ou noirs. L’écart se creuse encore selon les modèles et les régions, dessinant une cartographie inattendue du risque automobile en 2025.
Couleur de voiture : un choix esthétique ou un vrai enjeu de sécurité ?
Oublier l’époque où la couleur d’une voiture n’était qu’une affaire de goût. En 2025, c’est devenu un paramètre de sécurité à part entière. Les rapports de l’IIHS et d’Euro NCAP l’affirment : la teinte influence la visibilité sur la route, la vulnérabilité au vol et même la façon dont certaines assurances calculent leurs tarifs.
Les constructeurs automobiles ont rapidement saisi l’enjeu. Peugeot, Renault, Mercedes, tous adaptent désormais leur gamme de couleurs pour répondre à la demande du marché français et européen. Les couleurs claires comme le blanc ou l’argent enregistrent moins de sinistres, mais des teintes plus vives, bien que plus rares, semblent parfois moins attirer les voleurs. Ce n’est pas qu’une affaire de peinture : la technologie embarquée progresse aussi vite. Certains modèles, comme le Polestar 3 (score global de sécurité 86,25 %) ou la Mercedes-Benz Classe S, allient teintes réfléchissantes et dispositifs pointus (freinage d’urgence autonome, maintien de voie, airbags centraux) pour renforcer la protection.
Quelques modèles illustrent parfaitement cette tendance :
- Volvo XC90 : référence en sécurité active et passive, note maximale Euro NCAP 2025
- Audi A6 e-tron : 84,5 % de score global, innovations en perception visuelle
- MINI Cooper E : 83 % de score, design compact associé à des dispositifs anti-intrusion
Le choix de la couleur s’impose désormais à la croisée de l’esthétique, du pragmatisme et de la prévention. La montée en puissance des voitures électriques, l’arrivée de nouveaux matériaux et l’évolution des attentes des conducteurs forcent les fabricants à revoir leur approche. Désormais, chaque détail compte, du châssis jusqu’au pigment.
Statistiques 2025 : quelles teintes sont les moins volées en France ?
En 2025, le vol de véhicules prend une nouvelle tournure en France, avec une hausse des attaques ciblant les SUV et les modèles hybrides récents. Les données recueillies par les assureurs et des spécialistes comme Coyote Secure dressent un constat clair : les couleurs les plus présentes sur le marché, notamment le gris métallisé, le noir et le bleu foncé, concentrent la majorité des vols. À l’opposé, des teintes moins conventionnelles comme l’orange, le vert pomme ou le jaune pastel sont nettement moins représentées parmi les véhicules dérobés.
Voici ce que révèlent les tendances actuelles :
- Le gris et le noir restent les plus visés, conséquence directe de leur omniprésence dans le parc automobile.
- Le blanc, très répandu lui aussi, attire pourtant moins l’attention des réseaux de revente.
- Les couleurs plus originales (rouge vif, vert clair) s’affichent avec des taux de vol sensiblement inférieurs à la moyenne du pays.
La sophistication des techniques électroniques utilisées par les voleurs impose aux propriétaires de redoubler de vigilance et de diversifier les solutions de protection : traceurs GPS, gravures antivol, parkings sécurisés. Coyote Secure se félicite de retrouver 91 % des véhicules équipés de ses solutions en moins de 48 heures. Miser sur une couleur peu courante devient alors un atout supplémentaire : la rareté du coloris complique la revente, ce qui dissuade certains réseaux spécialisés.
Assurance auto et couleur : mythe ou réalité sur le montant de la prime ?
La rumeur circule encore : la couleur d’une voiture influencerait la prime d’assurance auto. Mais en réalité, que disent les assureurs et les chiffres officiels ? Le secteur est formel : la couleur ne fait pas partie des critères pris en compte pour évaluer le risque. Les tarifs sont calculés à partir de données concrètes : profil du conducteur, usage du véhicule, localisation, modèle précis et historique de sinistralité.
Les assureurs regardent surtout la valeur du véhicule et son exposition aux vols ou aux accidents. Par exemple, qu’il s’agisse d’une Peugeot 308 ou d’une Renault Clio, la prime évolue en fonction du nombre de sinistres, de la puissance ou de la finition, mais la couleur n’entre jamais en ligne de compte. Une Opel Insignia noire ne coûte pas plus à assurer qu’une Toyota Yaris rouge équivalente. Même les modèles très répandus du groupe Stellantis échappent à toute modulation de prime liée à la teinte.
Certes, il existe un lien indirect entre couleur et probabilité d’accident, les couleurs plus visibles pourraient réduire légèrement les accrochages, mais aucune étude ne démontre un effet tangible sur la cotisation annuelle. Les professionnels de l’assurance le répètent : seuls le modèle, l’année, le type de motorisation ou la présence d’un dispositif antivol homologué peuvent faire varier la prime. La couleur reste un choix de style ou de marketing, pas un facteur de calcul tarifaire.
Réfléchir à la sécurité avant d’acheter : conseils pour choisir une couleur qui protège
L’achat d’une voiture ne se limite pas à l’esthétique ou à la tendance du moment. Les questions de sécurité et de fiabilité sont centrales, surtout pour qui veut réduire le risque de vol. Les enquêtes récentes montrent que la couleur, sans garantir l’inviolabilité, influence la visibilité et peut décourager certains voleurs.
Sur les routes françaises, le gris, l’argent et le bleu nuit dominent. Pourtant, les statistiques de vol montrent que le modèle et la marque priment largement sur la couleur. Les marques japonaises et coréennes, Toyota, Honda, Mazda, Hyundai, Kia, Subaru, jouissent d’une réputation de robustesse et de résistance au vol, confirmée par les classements de Consumer Reports et d’Honest John.
Avant de s’engager, il vaut mieux évaluer plusieurs points :
- la présence de protections antivol électroniques et mécaniques,
- le score de sécurité attribué par l’Euro NCAP ou l’IIHS,
- les atouts potentiels des couleurs peu répandues, qui intéressent moins les filières de recel.
La couleur ne fait pas tout, loin de là. Les modèles comme la Volvo XC90 ou la Tesla Model X tirent leur épingle du jeu grâce à un arsenal technologique et à la qualité de leur protection globale. Pour un achat d’occasion, la régularité de l’entretien et la traçabilité du véhicule pèsent davantage que la teinte. En matière d’automobile, la sécurité s’écrit dans les détails, la vigilance et des choix réfléchis. À chacun, désormais, de composer la palette de son propre risque sur la route.


